
ÉPISODE 1: Agamemnon et Chrysès
Texte de Habib Ben Younes
La MOSAÏQUE du Musée de NABEUL retraçant l’un des épisodes de la guerre de Troie.
Chrysès, prêtre d’Apollon dont la fille vient d’être enlevée et offerte à Agamemnon, (représenté assis) il lui apporte de précieux cadeaux dont un cratère d’or.
Agamemnon, personnage clé de cette guerre mythique, le roi de Mycènes était considéré comme le roi des rois de toute la Grèce.
Il a commandé l’armée achéenne pendant la guerre.
Malgré les supplications de ce père éploré Agamemnon le chasse sans ménagement, alors Chrysès invoqua Apollon, dont il est le grand prêtre, qui va lancer la Peste sur les armées grecques et le roi va s’avouer vaincu.
Ainsi la fille va retrouver son père après cette intervention divine.
Attention, cette histoire racontée par l’Iliade n’est pas celle figurant sur la mosaïque du musée.
Nous avons à Nabeul une composition scénique à partir des pièces de théâtre de Sophocle ou d’Euripide.
Il faut retenir le niveau intellectuel du propriétaire de cette demeure nabeulienne.
Texte de Alya Mabrouk
Huit personnages richement vêtus. Un seul totalement nu ! Une femme de la suite du prêtre Chrysès, la nuque ployée porte un cratère en or comme offrande au roi Agamemnon, un homme et une femme la suivent, également chargés de riches présents.
Le prêtre d’Apollon agenouillé devant le roi lui tend des bandelettes et une couronne de laurier tombée à terre. Un conseiller du roi réfléchit, la tête posée sur son index, les autres doigts repliés. Deux soldats montent la garde, les boucliers en avant, les lances à l’attaque.
Les visages sont sévères, l’heure est grave et la supplique du prêtre demandant la libération de sa fille est bien le sujet de cette magnifique mosaïque mais pourquoi l’artiste ajoute-t-il ce personnage nu au côté d’Agamemnon ? Désinvolte, un bras appuyé au dossier du trône royal, un pied posé sur l’estrade, il jette à son roi, un regard suffisant ! Serait-il son double ? Même corpulence, même chevelure, une vraie ressemblance nous donne à penser que l’artiste a peut-être voulu faire une dichotomie du personnage : Le roi de Mycènes dans son apothéose royale et l’amoureux Agamemnon pris au piège des attraits de la fille du prêtre Chrysès. Agamemnon superbe, vêtu de ses atours somptueux, Agamemnon frondeur, amant transi, dénudé par l’amour.