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ÉPISODE 10: LE SPECTACLE DE MAGERIUS

Texte de Habib Ben Younes

Nous sommes toujours à SMIRAT, le petit village du côté de Moknine et son Artiste au guerrier que nous avons vu hier, mais au 3 ieme siècle après j.-c, c’est à dire 500 ans après.
Ce pays voué à la céréaliculture au cours de l’époque punique est devenu le pays de L’OLIVIER. Une mer verte, l’arbre béni des dieux est devenu la véritable richesse de la province de Byzacène.
Il a décidé de se faire élire dans l’une des charges politiques, il doit gagner des voix, il lui faut le soutien populaire.

MAGERIUS, notable de Smirat, offre à sa charge un Spectacle exceptionnel, une CHASSE de LÉOPARDS dans l’Amphithéâtre (peut être celui de Thysdrus/ El Jem) Léopards ramenés d’Afrique à partir de Leptis Magna/ Lebda, fruits d’un commerce lucratif.

Ces Léopards vont porter chacun un nom : Victor, Crispinus, Romanus et Luxurius.
Les vedettes, les meilleurs BESTIAIRES ont été recrutés, ils ont à leur actif des centaines de combats aussi dangereux les uns des autres.
Venatores, Spittara, Bullarius, Hilarinus.
La grande vedette Spittara (image du milieu en bas) qui combat toujours sur des échasses courtes rendant son combat encore plus difficile.
Les spectateurs acclament pourtant Magerius lui demandant de doubler les primes pour chaque Léopards tués, ce qu’il fait (image de droite en bas) ce sera 1000 deniers que l’on voit dans les bourses sur ce beau plateau en argent !!!

Il faut remarquer la qualité de la présentation, forme elliptique de la scène suggérant l’arène de l’Amphithéâtre (présentation de la mosaïque sur deux côtés. Le mosaïste a excellé dans tout, notamment les détails des bestiaires et leurs tenues.
Il s’agit du seul spectacle de chasse où on trouve l’image et le texte.
La scène est plus complexe mais nous nous contentons d’une partie. A admirer au Musée de Sousse.
C’est dans la poche MAGERIUS DONAT, Magerius a donné, il sera élu.
Mais il n’a pas offert des pâtes (مقرونه)
Comme quoi rien n’a changé !!!

 

Texte de Alya Mabrouk

Les yeux dans les yeux, l’homme et l’animal s’affrontent.
Victor, le léopard, bondit sur ses pattes arrière.
Spitara l’athlète campé sur ses échasses, les muscles tendus par un grand écart, le genou gauche à hauteur de son épaule bloque son torse, sa jambe droite peut s’étirer loin pour donner une puissante poussée aux bras empoignant le pal qui enfourche la bête.
La gorge du léopard transpercée, un flot de sang s’écoule sur le sol.
C’est une fin de journée car l’ombre portée est longue sous Spitara donnée par la lumière rasante d’un soleil couchant.
Bientôt des torches illumineront l’arène et les lutteurs recevront la récompense de leur exploit.
Sans doute sur les gradins, un parterre de spectateurs aux rêves inassouvis hurle, ivre de sueur, de sang et de lutte.
Un peuple a besoin de héros à acclamer dans un amphithéâtre, dans une arène ou dans un stade de football.