Toute la gaité d’un banquet réside dans ce jus vermeil que l’on boit dans des coupes précieuses ou dans des écuelles rustiques. Mais qu’importe « le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse » chante le poète.
Ces petites boules juteuses, dodues, gonflées de sucre, dorées de soleil, réunies en grappes à un pampre de vigne, décorent un temps la tête d’un dieu et s’en vont dans un pressoir rendre leur nectar.
Vêtus de pagnes, deux vignerons se retiennent à des cordes sans doute fixées à des barres au-dessus d’eux. Ils foulent de leurs pieds nus, le raisin pour en sortir le moût qui s’écoule généreux dans un grand récipient.
Le jus fermente, s’adoucit, se corse, se boise en un vin qui arrive parfumé à l’odorat avant que les papilles ne le détectent charpenté ou capiteux. Il donne alors la meilleure ivresse.
La promesse du paradis n’est-elle une coupe de vin ?